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Carnet de l'aide à la jeunesse

L'intervention éducative des SAIE

Introduction

ajCréés il y a 10 ans suite à la réforme du secteur de l'Aide à la Jeunesse, les SAIE (Services d'aide et d'intervention éducative) ont pour mission d'apporter aux jeunes et à leurs familles une aide éducative dans leur milieu de vie ou d'apporter une aide aux jeunes en logement autonome.

Depuis 2005 une quarantaine de SAIE ont participé à un processus de réflexion, se rencontrant régulièrement pour croiser leurs pratiques et échanger sur des points tels que le danger, l'urgence, le réseau, les écrits, le contrôle, la négociation…

Cette édition des Carnets propose de mettre en lumière les résultats de ce long travail de réflexion. Que font sur le terrain les SAIE? En quoi consistent leurs interventions? Quels sont les questionnements qui les traversent?

Dans ce premier volet, nous publions des interviews de professionnels ayant participé à ce processus de réflexion des SAIE. Des témoignages centrés essentiellement sur le thème des particularités de l'intervention dans le milieu familial.

 


En 1999, la réforme du secteur de l'Aide à la Jeunesse a, entre autre, amené la création des Service d'Aide et d'Intervention Educative (SAIE). Ces services ont pour mission d'apporter aux jeunes et à leur famille, une aide éducative dans leur milieu de vie ou d'apporter une aide aux jeunes en logement autonome. Ils interviennent sur Mandat du Service d'Aide à la jeunesse, du Service de Protection Judiciaire ou du Tribunal de la Jeunesse. (Cf. décret du 4 mars 1991)

Ces SAIE, jeunes services, se sont créé leurs propres outils de travail ; puisant leurs références dans l'expérience pratique de l'aide extramuros de l'hébergement. Très vite, le besoin de se différencier et de se rassembler pour faire entendre les particularités de ce type d'aide s'est fait sentir.

Une réflexion sur les pratiques des SAIE

En 2005 des SAIE de la fédération Gasmaes, se sont réunis périodiquement pour échanger à propos de leur pratique. Des similitudes mais aussi des spécificités sont rapidement apparues. Ce groupe a estimé intéressant de pointer les similitudes afin de créer un tronc commun aux SAIE en Communauté française tout en respectant les particularités de chaque service.

A ce stade, la réflexion s'est ouverte aux SAIE des autres fédérations (Fissaaj-Ance-Message-AEAI) qui avaient également entamé le même type de travail, autour du thème général : "Intervention éducative des SAIE ". Ce projet a été subventionné par le fond ISAJH.

La démarche transversale, appuyée par toutes les fédérations concernées, est significative du besoin et des attentes de ces nouveaux services tant sur le plan de l'identité que des singularités.

Une quarantaine de SAIE, animés par Mr Blairon de RTA, se sont rencontrés régulièrement pour croiser leur pratique et échanger sur des points tels que: danger, urgence, réseau, relais, écrits, durée, permanence, ingérence, contrôle, divergence, accord, négociation….

Durant deux années, au rythme de travail en sous groupe et de synthèse en grand groupe, les SAIE ont pu entrevoir progressivement un état des lieux de leur pratique et une prise de conscience des enjeux sociaux.
Très rapidement, il est apparu difficile d'extraire un condensé des pratiques des SAIE tant celles-ci sont variées et variables en fonction de la particularité de chaque situation et mandat.

Par contre sont apparus, des points communs tels que :

  • La volonté que l'intervention ne porte pas sur globalité d'une situation mais reste limitée à des points précis définis par le mandat afin de limiter l'ingérence des services ; ceux-ci ne doivent pas tout savoir des familles pour lesquelles ils interviennent.
  • Le rapport avec le mandant à travers les écrits: rendre compte de l'évolution de notre intervention à la famille et aux mandants.
  • Le temps de négociation avec la famille à propos de son accord, de sa participation, de sa collaboration au processus.
  • Les balises pour le travail avec le réseau social et le réseau familial pour en limiter le contrôle. Importance de relayer, d'ouvrir (notre intervention est limitée dans le temps).
  • Accompagner: " faire avec " plutôt que " faire à la place ".
  • Le partage des risques avec la famille et avec le mandant dans des situations de danger. A priori les SAIE interviennent dans des situations où l'état de danger n'est pas imminent, le mandant ayant établit que l'enfant peut vivre dans son milieu.

Croiser les pratiques avec la parole des familles

dvd_saieEn septembre 2008, l'idée de croiser les pratiques des SAIE avec la parole des familles et des jeunes, a donné lieu à la réalisation d'un DVD, " Les familles parlent aux familles " à propos de l'intervention des SAIE1. C'est le titre du film réalisé par RTA, début 2009, qui illustre le vécu du travail des SAIE. Ce DVD est réservé aux professionnels de l'aide à la jeunesse et aux familles C'est donc la réalisation d'un premier objectif.

Un second sera de montrer, via ces Carnets d'Intermag, aux autres acteurs sociaux, à l'administration de l'Aide à la Jeunesse, aux mandataires politiques ce que sont sur le terrain les SAIE et leurs interventions, les questionnements qui les traversent, les réflexions plus globales qui apparaissent.

1-Ce DVD, uniquement destiné aux professionnels du secteur de l'aide à la jeunesse, peut être obtenu en contactant la Fédération Gasmaes: Rue Notre Dame, 82-84 | 5000 Namur | 081/40 33 78 | Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 


Que signifie travailler dans le milieu familial?

1. Les modalités de l'intervention d'un SAIE

Les modalités de l'intervention d'un SAIE

P. D'hulster
«Les missions du SAIE, c'est de faire de l'accompagnement éducatif en famille ou de la mise en autonomie pour les jeunes qui ont seize ans, donc pas du thérapeutique.»

N. De Moor
«Une famille ne peut pas venir ici toquer à la porte, en disant ça ne va pas, j'ai besoin d'aide. Ça non, nous on ne fonctionne pas comme ça. C'est toujours le SAJ ou le SPJ qui nous contactent.»

T. De Zolt
«En général en fait quand on démarre, on place le cadre Donc on explique le nombre de visites qu'on fait, qu'on doit faire des rapports réguliers au mandant, les objectifs de travail...»

2. Comment éviter l'intrusion dans la vie privée des familles?

video_2Comment éviter l'intrusion dans la vie privée des familles?

A. Fontaine
«C'est vrai qu'on touche à la vie privée des personnes. Comment se montrer suffisamment respectueux de cette vie privée tout en satisfaisant un mandat qui est là?»

T. De Zolt
«On ne signe pas un chèque en blanc quand on a des personnes qui arrivent comme ça chez vous. C'est quand même parce qu'il y a une difficulté que finalement des personnes viennent chez vous.»

N. De Moor
«On est attentif à ne pas devenir trop intrusif, à se limiter à ce qu'on nous a demandé. On essaye de respecter les rythmes de la famille et leurs limites.»

J. Lahaye
«On leur dit qu'on n'a pas le choix. On leur explique qu'on est comme eux. On a un mandat nous aussi. Donc on va dans la même direction, on a finalement le même objectif.»

3. Comment créer une relation de confiance?

Comment créer une relation de confiance?

T. De Zolt
«Quand on gère une situation on ne gère pas un dossier, on gère des personnes. Et donc je pense que les personnes se sentent reconnues. »

P. D'hulster
«Nous ce qu'on dit à la famille c'est qu'on est dans le même bateau et que nous aussi on a un mandat à suivre tout comme eux, et qu'on est là pour travailler ensemble.»

N. De Moor - Li Mohon
«On doit essayer de créer ce qu'on appelle l' affiliation, le sentiment de confiance, c'est très respectueux de leurs difficultés. »

P. D'hulster
«On essaye au maximum de ne pas être dans le contrôle. Il y a un respect par rapport à leurs valeurs, par rapport à leurs conditions de vie. On ne veut pas être jugeant. »

M. Burnotte
«Dans la mesure où l'on fait les choses dans l'intérêt des enfants, je pense que cela rassemble.»

4. Qu'est-ce qui se passe après l'intervention?

Qu'est-ce qui se passe après l'intervention?

N. De Moor
«C'est toujours un moment important. Généralement on a passé au moins 6 mois ensemble, donc ça se prépare.»

T. De Zolt
«C'est clair qu'à partir du moment où vous allez toutes les semaines dans une famille, ils pourraient avoir tendance à compter sur vous pour tout. Donc il faut préparer l'après.»

P. D'hulster
«Dans une intervention si on parvient à mettre des relais en place et que les relais fonctionnent, ça c'est une réussite.»

Les intervenants:

  • SAIE La Charnière (Yvoir)
    Tiziana De Zolt - Assistante sociale
  • SAIE Li Mohon (Marche)
    Alain Fontaine - Intervenant social
    Nicole De Moor - Intervenante sociale
    Marinette Burnotte - Intervenante sociale
  • SAIE du Clos du Chemin Vert (Chimay)
    Pascale D'hulster - coordinatrice
    Josette Lahaye - éducatrice

 

 

 

Amandine : "Fière d'un parcours qui n'a pas été facile"

Témoignage d'Amandine

Amandine a 21 ans et vit seule dans un kot à Marche-en-Famenne. Elle vit là depuis l'âge de 17 ans, quand elle a voulu prendre son indépendance et vivre en autonomie. C'est le SAIE Li Mohon qui a été mandaté pour accompagner Amandine dans son projet. Amandine et les deux intervenantes qui l'ont aidée à l'époque reviennent sur ce parcours parfois difficile.

Ce témoignage est un extrait sonore du DVD réalisé à l'initiative de la Fédération Gasmaes-FEGA "Les familles parlent aux familles à propos de l'intervention des SAIE".

Ce DVD comprend trois autres témoignages:

  • Johanie : Il y a toujours une aide, il faut la prendre" - SAIE du Clos du Chemin Vert à Chimay.
  • Sabrina, Lionel et Dorian: "Redonner de nouveau confiance dans la vie" - SAIE Li Mohon.
  • Joshua et Pierrette: "Ils sont là pour nous reconstruire" - SAIE La Charnière.

Disponible gratuitement auprès de la Fédération Gasmaes
Rue Notre Dame, 82-84
5000 Namur

Tél. : 081/40.33.78
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Web : www.gasmaes.be