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L'emballement médiatique que l'on observe à propos de la radicalisation n'est pas sans effets sur le champ politique ; il produit un activisme contraint, sur fond de l'habituelle mise en cause de la maîtrise des responsables politiques : pourquoi ne l'ont-ils pas vue venir ? en font-ils assez ? assez vite ? assez fort ?
La pression est énorme pour les politiques, et en amont, pour les acteurs de terrain.

Comment ces acteurs qui produisent notre société peuvent-ils échapper à la fausse alternative du laisser faire (parce qu'on n'est pas concerné) et de l'activisme paradoxal (qui alimente ce que l'on veut éviter) ? Et spécialement, comment ceux d'entre eux qui œuvrent dans l'aide à la jeunesse, qui sont actifs « en milieu ouvert », dans le lieu de vie même des jeunes, peuvent-ils résister aux amalgames ? C'est très souvent l'absence de sens et de possibilité de subjectivation et d'action qui est à la source du comportement de radicalisation de certains jeunes (de toutes les radicalisations, pas seulement islamiste), et c'est précisément ce qui est au cœur des actions de prévention.

Parue dans la revue L'Observatoire, n° 86, pp. 42-45 « Radicalisme violent. Comprendre, prévenir au-delà de l'urgence », 2015-2016 : http://www.revueobservatoire.be/Radicalisme-violent-Comprendre-prevenir-au-dela-de-l-urgence