header_champ_socio_economique

Le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) a organisé en juin 2013 une rencontre avec l'asbl flamande « De link » qui dispense une formation de quatre ans permettant à des personnes qui ont vécu la grande pauvreté de devenir « expert du vécu » et d'être engagées professionnellement dans des administrations ou des associations pour y exercer des fonctions relatives au contact avec les populations très précarisées.
Le terme « expert du vécu », qui fait l'impasse sur la question « le vécu de quoi ? », nous semble déjà révélateur d'un « flottement » à propos de la pertinence de ce « métier », puisque ce qui fonde l'expertise n'est nommé qu'elliptiquement, par une sorte d'euphémisation très répandue dans la société.

Ce qui nous amène à tenter une lecture du problème social concerné, à la suite de Robert Castel et d'Erwing Goffman, en termes de désaffiliation et de stigmatisation. Le pari qui est alors fait par de Link est que des personnes qui ont connu ces situations peuvent être d'un apport incontournable pour les métiers du social. Mais cela n'est pas sans ambiguïtés. Gare, notamment, à la stigmatisation positive. Le type de formation délivrée, les fonctions attribuées à ces personnes, les conditions de réussite de ces fonctions, leurs enjeux, autant de points sensibles qu'il convient de réfléchir.