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Si les débats à propos de la crise sanitaire font rage et occupent une très large part de l’espace médiatique, on peut s’étonner parfois de leur objet. Les polémiques sur ce que devrait ou pourrait décider le comité de concertation sont en effet permanentes, les discussions anticipées de « ce qui est sur la table » se succèdent et se contredisent.

Ainsi, les esprits sont non seulement obnubilés par le court terme (la réunion qui va avoir lieu), mais par ce qui le précède, comme si être les premiers à anticiper voire à précéder la décision était devenu le seul critère de qualité du débat démocratique.
Cette agitation perpétuelle ne doit cependant pas occulter une question de fond sur la direction à prendre à l’avenir, sur le modèle de société à promouvoir en tirant tous les enseignements de ce que nous sommes occupés à vivre.
Pendant le premier confinement en 2020, nombreuses ont été les prises de position affirmant qu’« après », plus rien ne serait comme avant. Aujourd’hui, grande est la discrétion sur « l’après », au point qu’on peut se demander si nous n’allons pas revivre le scénario de la crise de 2008, où nous sommes repartis de plus belle dans les fonctionnements qui l’avaient causée.
Sommes-nous pour autant condamnés à la reproduction ?
Dans cette analyse, Philippe Mahoux et Jean Blairon mettent en avant deux controverses sur la manière dont notre société pourrait « se relancer » et proposent une identification des acteurs qui les portent. Ce travail permet de nommer des adversaires et de tracer les contours d’une ligne progressiste, qui pourrait, mais aussi devrait renouer avec ce qu’Albert Camus identifiait comme tâche pour sa génération : empêcher que le monde se défasse.